Certain-e-s thérapeutes recommandent de manger en majorité cru, et ce tout le long de l'année. Le mouvement crudivoriste propose lui du "tout cru". Et l'été et sa chaleur nous incitent à manger cru (et froid), pour avoir un peu de fraîcheur.
Est-ce une bonne habitude ? Quelles sont les visions respectives de la naturopathie et de la diététique chinoise sur le sujet ? Où se trouve le juste milieu ?
En naturopathie, on considère souvent que manger en majorité cru est essentiel à la santé. En effet, c'est la meilleure manière de profiter des vitamines et enzymes contenues dans les aliments, la plupart étant sensibles à la chaleur. De plus, certains autres composés alimentaires se modifient à la cuisson, telles que les graisses, certaines fibres, ou l'amidon, par exemple. Et enfin, manger cru et frais, c'est manger "vivant".
Somme toute, la vision naturo est assez logique...
En diététique chinoise, c'est plutôt l'inverse qui est prôné, à savoir manger en majorité du cuit, et chaud. Là encore, des raisons logiques viennent étayer cette vision : le cru demande bien plus d'énergie au corps pour être assimilé, et donc ce dernier, au moment de la digestion, va en dépenser inutilement pour réchauffer le bol alimentaire et dégrader certaines molécules. La diététique chinoise dira alors que ça nuit à l'énergie du couple Rate/Estomac, organes qui président à la digestion. la Rate est comme le feu sous la casserole (l'Estomac), et à force de devoir réchauffer le repas, elle fatigue. De plus, l'énergie du Rein sera aussi impactée, car elle aide la Rate à avoir suffisamment de Feu pour la digestion. Là encore, une vision logique...
Mais alors que faire, entre manger plutôt cru et donner trop de travail à votre système digestif et nuire à vos énergies, ou plutôt cuit et manquer de vitamines, d'enzymes, et de vivant ? Et bien la réponse n'est pas si compliquée : il paraît judicieux d'associer les deux façons de voir, tout en nuances et individualisation. En pratique :
- Vous ne voulez bien-sûr pas nuire à votre système digestif et aux énergies de votre corps, donc vous pouvez partir sur une alimentation à base plutôt cuite, et chaude ou à température ambiante.
- Selon votre force vitale du moment ( stress, sédentarité, hygiène de vie, pathologies éventuelles, traitements associés, métier sollicitant ou non, conforme à vos désirs ou non, présence de croyances et schémas négatifs ou non, etc), ajoutez à cette base plus ou moins de cru. En gros, plus la force vitale est importante, plus vous pourrez vous permettre d'aliments crus. Plus celle-ci décline, plus il sera judicieux de préférer une alimentation à majorité cuite et chaude.
- Dans tous les cas, misez sur les herbes fraîches et les graines germées pour maximiser l'apport en vitamines et en énergie vitale. Il est d'autant plus important de faire appel à ces aliments quand la force vitale n'est pas optimum, car c'est un très bon moyen de se procurer les vitamines qu'on aura pas dans nos légumes et fruits cuits.
- Une astuce "juste milieu" : cuire partiellement les aliments en les saisissant au wok, par exemple. Toutes les vitamines et enzymes n'auront pas disparu, et l'aliment sera à bonne température (attention, ce n'est pas valable pour les céréales, qui doivent être bien cuites pour être digérées de façon optimale).